1/ Wim Delvoye  2/ Giuseppe Penone  3/ Felice Varini  4/ Yona Friedman

Felice Varini, Suite de Triangles (sortie prévue fin 2014)
réalisation Antoine de Roux

Ce film retrace l'installation de l'œuvre « Suites de triangles » sur les bâtiments des docks du port de St Nazaire, par l'artiste Felice Varini en juillet 2007, lors de l'opération « Estuaire » .

L'artiste plasticien Felice Varini agit depuis de nombreuses années dans des espaces architecturaux du monde entier pour les investir avec sa peinture. Il parcourt ces lieux en relevant leur architecture, leurs matériaux, leur histoire et leur fonction. À partir de ces différentes données spatiales, il définit un point de vue autour duquel son intervention prend forme. Ce point de vue fonctionne comme un point de lecture, c'est-à-dire comme un point de départ possible à l'approche de la peinture et de l'espace. La forme peinte est cohérente quand le spectateur se trouve au point de vue. Lorsque celui-ci en sort, le travail rencontre l'espace, qui engendre alors une infinité de points de vue sur la forme. Ce n'est donc pas à travers ce point de vue premier que Varini voit le travail effectué ; celui-ci se tient dans l'ensemble des points de vue que le spectateur peut avoir sur lui.

Dans tous ses projets, l'artiste part d'une situation réelle dans laquelle va s'inscrire sa peinture. Cette réalité n'est jamais altérée, effacée ou modifiée, elle est au contraire affrontée dans sa complexité. Cette confrontation se fait toujours dans un lieu et un moment concret, dans un « ici et maintenant ».

Ici, comme à son habitude, Felice Varini a peint sur un paysage, (formé ici d'une multitude de bâtiments industriels dont il a fait une immense toile, s'étendant sur une surface de plus d'1km de longueur sur 1 km 3 de largeur) une forme géométrique abstraite (une succession horizontale de triangles) dont les sommets des angles ou les extrémités des lignes viennent s'appuyer sur des points-clé de l'architecture.

Du premier soir de projection, sous la tempête jusqu'au vernissage sur les toits de l'ancienne base de sous-marins allemande, sans autre explication que les gestes silencieux ou parfois les réflexions des acteurs de cette aventure - les assistants de Felice, les équipes d'alpinistes qui colorent les murs des silos ou des hangars, les régisseurs qui organisent, les passants qui déambulent et s'interrogent, la caméra enregistre le processus. Nuit et jour, sous un climat peu clément - la tempête a soufflé pendant près de 15 jours - le vaste port industriel devient terrain de jeu et de mystérieuses zébrures rouges apparaissent sur les façades. <<